1.- CE GRINCEMENT. Quand le mal nous entoure, il provoque en nous un gémissement, un brisement de voix, un ay… mais le mal a son propre son quand il nous blesse, c’est le grincement de l’existence, ce bruit strident qui sonne faux dans l’ensemble de la vie. Nous ne sommes pas faits pour le mal comme nos oreilles ne peuvent pas résister à ce bruit désagréable, qui n’a pas d’harmonie, qui persiste. Il y a une démesure dans le mal, un excès, qui nous fait tomber ou penser qu’il a le dernier mot, mais nous nous trompons précisément là parce que ni lui n’a le dernier mot ni le mystère du mal ne prévaut en cette vie. L’expérience de nous tous est que face au mal nous pourrions constater la présence du bien. De tant de bien ! Peut-être la question plus profonde que nous devrions nous poser ne devrait-elle pas être « pour quoi le mal ? » mais « pour quoi le bien ? » et nous mettre face au Bien pour le déclarer ouvertement présent dans le monde, dans notre entourage, pour le reconnaitre, pour vérifier son évidence ou admettre nous aussi, notre incapacité à sortir de ce qui nous retient quotidiennement et servir le bien qui n’est pas salué. 2.- A QUI NOUS DEVONS TANT DE BIEN? « La dimension du mal se mesure par le pouvoir de son antidote » L’antidote contre le mal ne sera rien d’autre que l’INNOCENCE , celle de l’Enfant et celle de l’Homme qui mourra sur la Croix, ainsi le mal sera assumé par celui qui ne le commet pas, qui es seulement Bonté. Ce sera pour le même mal un défi insupportable parce que l’Innocent, celui qui ne fait pas le mal, celui qui ne répondra jamais au mal par le mal a , cependant, dans son innocence, la force définitive contre lui. Tant de bien comme il y a dans le monde nous le devons non pas à une innocence quelconque mais à un AMOUR INNOCENT. Dieu, qui a entendu notre clameur , et qui s’est fait présent, comme il a fait depuis les temps anciens avec un amour de miséricorde et de tendresse, a un pouvoir contre le mal qui nous afflige mais son pouvoir passe par la vérité la plus radicale : la sienne propre, sa propre innocence qui assume notre douleur et notre souffrance L’Incarnation est l’étreinte de Dieu à notre condition humaine qui soufre l’aiguillon du mal mais elle est aussi le coup mortel au mal: l’Innocence du Dieu fait homme pour nous sauver sera l’aiguillon contre le mal. 3.- A QUI DEVONS NOUS TANT DE BIEN Nous adorons donc, Celui auquel nous devons tant de bien, Celui qui s’est fait présent quand nous n’avions pas de protecteur, Celui qui a assumé notre faute ou notre faible condition jusqu’à être couché dans une crèche, Celui qui ne peut nous faire aucun mal parce qu’il se présente sans défense, enveloppé de langes, nouveau-né, dans les bras de Marie, sa Mère, et de Saint Joseph. Notre monde, sans fautes ni pardon (excuses) ou, au contraire, préoccupé par la faute sans défenseur ou la faute comme châtiment éternel et lacérant, désire cette libération, celle qui nous arrive par l’innocence de Jésus, aujourd’hui Enfant de Bethléem. Notre monde en tension constante par les forces en conflit qui nous divisent et qui invalident nos souhaits de réconciliation et de pardon a, dans l’Innocence Divina du nouveau-né, le Chemin Saint sur lequel cheminer jusqu’à parvenir à la Paix. Notre monde attaqué par l’angoisse, le désespoir, la solitude et l’égoïsme, ne sera sauvé que par cette Innocence amante qui restaure la Beauté première du dessein divin sur la Création. Seulement l’Innocent peut donner le pardon et parvenir à la réconciliation définitive parce que seulement celui qui n’a pas de faute peut pardonner le coupable. Pour cela, en Lui, en Jésus seul, est notre espérance de pardon, réconciliation et paix. Devant Celui à Qui nous devons tant de bien, comme tous nous l’expérimentons tout au long de nos journées, tout au long de notre vie, nous voulons nous prosterner rendant grâces, bénissant son Nom, le louant sans cesse, l’adorant. Devant Lui nous voudrions apprendre de son Innocence et nous voudrions nous accrocher à Elle pour être sauvés par l’étreinte de sa Bonté sans limites. Nous souhaiterions qu’une vague d’amour véritable s’étende sur notre monde, qu’elle commence au plus secret de notre cœur et qu’elle recouvre la face de la terre jusqu’à rendre possible une nouvelle naissance, une nouveauté dans l’Amour et la Bonté que nous apporte celui qui ne fait de mal à personne. Que nos souhaits brûlent auprès de ce Foyer d’Amour innocent et que soient ramollis les rochers endurcis de nos cœurs, de nos relations humaines, de notre structures sociales, pour que soit finie la vague du mal et qu’elle soit vaincue par le Vent, la Brise suave du Bien que Jésus de Nazareth a apporté sur la terre. Joyeux Noël !!! Sœurs Augustines, OSA Monastère de la Conversion, Sotillo de l’Adrada (Ávila), Espagne Monastère de l’Incarnation, Pueblo Libre (Lima), Pérou [1] Adolphe Gesché dans son œuvre Dieu pour penser, parle d’un excès dans l’expérience du mal qui justifie la relation que celui-ci garde avec Dieu.
[2] [2] Pavel Evdokimov, L’amour fou de Dieu [3] Le terme innocence se réfère à l’absence ou l’exonération de faute ou coulpe. Dans le terrain juridique, l’innocence est l’état de qui n’a pas été déclaré coupable. Deux mots grecs, ákatos « sans mal » et ádolos, «sans tromperie», expriment la signification du terme latin, innocens «incapable de faire du mal». Ákakos es celui qui n’a pas de malice et pour tant ne trompe pas. [4] Cf Ex 6,5. [5] « Où est Dieu? » Elie Wiesel dans sa Trilogie de la Nuit, a répondu avec la plus paradoxale de réponses: « Il est là dans l’homme que l’on est en train de pendre ». Projet communautaire pour 2018: EGLISE DE LA RÉCONCILIATION Aidez-nous à la construire : 1º Avec votre prière. Elle est le fondement de cette œuvre. 2º Avec un don. Qu’il soit grand ou petit, votre apport à ce projet et le peu de beaucoup fera possible l’Eglise de tous. Los comentarios están cerrados.
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